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Les Médecins de Chinguetti-Pakbeng

5 novembre 2013

Echos de Chinguetti (automne 2013)

Entre canicule et pluies diluviennes

La Guetna - la fête du palmier - a permis cet été un afflux plus important d’habitants à Chinguetti; la ville a repris des couleurs !

De grosses chaleurs ont sévi puis des pluies importantes sont tombées, surtout à Nouakchott. Cette période a été marquée par une recrudescence de syndromes fébriles avec vomissements surtout chez les enfants.

Une mission de vaccination a eu lieu au  mois de juin et une autre fin Juillet. Ceci afin d’améliorer la couverture vaccinale chez les enfants de 0 à 5 ans et les femmes pour le tétanos et la diphtérie. Le défi est relevé !

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L’ONG Biladi a distribué cet été 200  sacs de denrées alimentaires aux citoyens de la Mougataa de Chinguetti, chaque sac contenait 13 kg de denrées alimentaires principaux ; cette distribution a inclus tous les quartiers de la ville et ses oasis comme Tkimkimt, Tindawaali, Aber et Alagh Charba. Ceci afin d’alléger l’isolement et la faiblesse du pouvoir d'achat des habitants de cette région en raison de l'absence d'activités économiques. 

En ce début d’automne, les pluies ont été abondantes et la rivière Batha a coulé plus d’une fois à Chinguetti. La conséquence médicale de cette météo pluvieuse s’est portée sur le nombre de cas de diarrhées avec vomissements et de paludisme.

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En gynécologie-obstétrique, un peu plus d’une dizaine d’accouchements par mois ont été effectués. Dans le dernier numéro de Santé Sud Infos de septembre 2013, figure un article à propos des adolescentes mauritaniennes qui accouchent au péril de leur vie : http://www.santesud.org.

Les semaines de fortes pluies qui se sont abattues sur la Mauritanie depuis mi-août ont laissé Nouakchott, la capitale, et six régions alentour sous les eaux, et ont engendré des dommages « sans précédent », d’après le Département de protection civile. Certaines régions ont enregistré des précipitations jusqu’à 35 pour cent supérieures à la moyenne.

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5 novembre 2013

Une orthophoniste à Pakbeng ?!

"Mais qu’est-ce que toi, une orthophoniste, va pouvoir faire à Pakbeng ? Cette question m’était systématiquement posée quand j’expliquais que je partais au Laos travailler dans un dispensaire médical.

- Eh bien je verrai et je vous raconterai."

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 Premier matin 8h30, Claudine, le médecin généraliste, me propose d’assister à ses consultations.
Avec nous, Deng l’interprète, sans lequel les consultations seraient impossibles. Barrière des langues (selon les ethnies : Lao, Kamou) mais aussi barrière des coutumes. Timidité ou culture, bien souvent le Lao n’est pas dans l’échange du regard. Sûrement un peu des deux. Une solution pour établir le lien, dire quelques mots en Lao ou en Kamou. Claudine fait ça très bien. Elle n’est pas forcément récompensée par la compréhension mais toujours par un échange de regards et un grand sourire. Le « sabaïdi » (bonjour) chantant en est le premier sésame.

J’ai orienté mon parcours professionnel en CMP vers la psychopathologie du jeune enfant, c’est pourquoi Claudine me sollicite dès qu’un bébé ou un enfant se présente.

La prématurité et les accouchements sans césarienne ont, hélas, leurs lots d’enfants avec handicaps. Nous en verrons deux. Les parents amènent leurs enfants à la consultation espérant un miracle de notre part. Claudine explique longuement que les dommages du cerveau sont irréversibles et soutient autant qu’elle le peut les compétences de l’enfant et l’importance des liens avec les parents.

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La grande majorité des consultations infantiles concernent des bronchites, rhino-pharyngites et otites. Nous sommes à 1000 m d’altitude et les nuits sont très fraîches. Les bambins ont froid malgré les couches de vêtements d’été que les parents leur enfilent les unes au dessus les autres. Les mamans ou même les papas qui amènent leurs enfants, montrent une grande tendresse et une grande attention à leurs bébés. Les mamans les portent dans un foulard noué que certaines ont du mal à détacher, montrant ainsi que se séparer du bébé, même pour trois minutes, est un arrachement.

Beaucoup de ces mamans profitent de la consultation pour consulter pour elles-mêmes. À la question « combien avez-vous d’enfants ? », il n’est pas rare de les voir annoncer le nombre de vivants mais aussi le nombre de morts. Au Laos, le taux de mortalité d’enfants de 2 moins de deux ans est important : 57,77 pour 1000 naissances normales d’après le CIA World Factbook de mars 2012.

Dans les cas plus particuliers que nous avons rencontrés, il y a ce petit bonhomme de 7 ans au développement de 2 ans, aux défenses autistiques avérées : marchant sur la pointe des pieds, sans angoisse de séparation, se stimulant par la lumière en cherchant l’effet à travers ses doigts. Le père nous dit qu’il parle, mais que dit-il ? Ici à Pakbeng, il n'y a aucune structure d’accueil pour ces enfants-là.

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Une autre fois c’est un « grillon » qui entre dans la cabinet de consultation : une fillette de 2 ans qui grince des dents, à tel point que nos dentistes sortent de leur cabinet. Cette fillette accrochée à sa mère, porte aussi son regard vers la lumière. Quand, à ma demande, la maman la posera au sol, on s’apercevra qu’elle ne marche pas. Elle a aussi un retard de langage. Elle est la septième de la famille, « tous vivants » dit la maman fièrement.

Pendant que cette maman consulte pour elle, je peux approfondir mon observation et initier avec la fillette un jeu de cache-cache auquel, à ma grande surprise, elle répond et prend plaisir, cessant son bruxisme. Claudine donnera quelques conseils à la Maman, comme d'essayer de moins la porter dans le foulard pour la laisser au sol où d’ailleurs sans transition elle est passée d’une position où je me demandais si elle allait tenir assise seule à un quatre pattes actif.

Nous aurons l’occasion de la revoir quelques jours plus tard. Elle est à peine entrée dans le cabinet, qu’en me voyant, elle initie immédiatement le jeu de cache-cache. Elle est dans les bras de sa mère, fini le foulard, très peu de grincements des dents, mais elle les reprendra à son départ du dispensaire. Magie des consultations périnatales !

(Dr Evelyne R.)

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2 novembre 2013

Khawp jai, khawp jai lai lai!

Elle a 40 ans, elle est mariée, a 3 enfants. C'est une paysanne qui aide son mari aux travaux des champs. Elle vient d'un village au bord du Mékong à 2h de bateau lent de PAKBENG.

Voici donc madame KHAMPHENG.

Mme Khampheng

"Je suis venue au dispensaire en bateau pour me faire soigner les dents. C'est la première fois.

En février, un dentiste est venu avec un médecin à SOUKAI. Le dentiste m'a retiré 3 dents et m'a dit de venir au dispensaire car il pourrait me soigner des dents avec ses appareils. Alors je suis venue. De ma vie, je n'avais jamais vu de dentiste.

Tout s'est bien passé aujourd'hui. Je n'ai pas eu mal. Je suis encore endormie tout le coté droit. Le dentiste a dit que je devrais revenir plus tard pour soigner d'autres dents. Le médecin et le dentiste ont beaucoup d'instruments et de médicaments, leur cabinet est propre et je n'ai rien à payer. Au Laos, il faut payer le médecin et aussi payer les médicaments, et nous n'avons pas beaucoup d'argent.

Dans le village, si nous avons un problème, nous savons qu'en allant au dispensaire français, nous serons bien reçus et le travail sera fait aussitôt.

Les personnes qui donnent de l'argent en France pour que le dispensaire de PAKBENG fonctionne sont gentilles de donner à des gens qu'ils ne connaissent pas.

Dites-leur khawp jai, khawp jai lai lai (merci, merci beaucoup)."

En partant du cabinet dentaire, Mme KHAMPHENG, les mains jointes sous le menton, m'a dit "khawp jai lai lai".
En me regardant droit dans les yeux. Elle est partie sans se retourner, calmement, légèrement, sans faire de bruit, comme le font tous les laotiens.

(Propos rapportés par le Dr Jean-Michel Pieds)

25 juin 2013

Projet "Bien naître au Nord-Ouest du Laos"

Le contexte

En dépit des efforts faits depuis plusieurs années la RDP Lao est un pays aux infrastructures sanitaires insuffisantes et sous médicalisées, notamment dans les zones rurales et montagneuses comme celles du district de Pakbeng.

Dans ce district, les accouchements actuels se font à domicile dans 80% des cas.

Le suivi des grossesses est très insuffisant : seules 30% des femmes enceintes ont un seul examen au cours de la grossesse.

La mortalité maternelle est élevée ainsi que  la mortalité infantile. Il n’est pas rare que des femmes aient perdu 3 ou 4 enfants à la naissance et que de nombreux enfants présentent des séquelles neurologiques d’un accouchement mal maîtrisé.

Le dispensaire de Pakbeng crée par l’Association accueille environ 600 femmes par an pour des problèmes  gynécologiques et la contraception.

Il n’y a pas actuellement de statistiques  sanitaires disponibles  au niveau du district ou de la province Seules des données nationales existent et elles placent la pays aux derniers rangs en matière de périnatalité.

Dans le cadre de sa coopération avec l’hôpital local de Pakbeng, l’Association fournit du matériel médical et participe à la formation du personnel soignant.

 

Objectifs du projet 

1/ Améliorer  le suivi  de la grossesse  et l’environnement sanitaire et sécuritaire de l’accouchement pour les femmes du  district de Pakbeng.

2/ Réduire le taux de mortalité maternelle afin d’être conforme aux objectifs du millénaire.

3/ Réduire le taux de mortalité néonatale.

L’hôpital local de Pakbeng construit actuellement une salle de naissance qui devra être équipée et dotée de personnel formé. L’objectif est de développer un suivi médicalisé des grossesses, de pratiquer les accouchements non compliqués dans un environnement sécurisé, de prévoir l’orientation des femmes vers des structures appropriées en  cas de grossesses à risques ou d’accouchements nécessitant césarienne.

L’ Association  veut développer un programme visant à transférer des compétences vers le personnel soignant local (médecins, sages-femmes, infirmières), permettant à terme aux soignants locaux de former eux-mêmes du personnel assurant ainsi la pérennité du système de soins:

Aide à l’équipement médical de la salle de naissances que l’hôpital de Pakbeng construit actuellement

- Formation de personnel hospitalier

- Formation d’auxiliaires de santé dans les villages

- Sensibilisation et information des femmes dans les villages.

 

Nous avons besoin de vos dons!

Avec nous, soutenez les femmes de Pakbeng: http://medecinsdechinguettipakbeng.fr/

 

 

25 juin 2013

Mission en brousse au village de Ban Ngon avec le Dr Geneviève B.D.

Depuis le dispensaire, nous avons pu préparer notre visite au village de Ban Ngon quelques jours à l’avance. Nous avons rempli plusieurs sacs à dos de médicaments, matériel médical, sans oublier le cahier des consultations et ce qui était nécessaire pour les pansements. 

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A cette période, il y avait un pic d'activité, avec plus de 50 consultations par jour. J’ai donc envisagé de voir entre 50 et 60 patients. Il s’agissait d’un village que personne, dans notre association n’avait encore visité.

Le matin, nous avons chargé nos sacs dans le tuk-tuk et sommes partis vers 8h30. Malheureusement, une crevaison nous a retardés, et nous n’avions plus de roue de secours. Nous sommes arrivés à 10h dans le village. Deng notre traducteur est allé en reconnaissance pour se présenter au chef de village. Pendant ce temps, les enfants entouraient le tuk-tuk, curieux de voir ce que nous apportions, et des adultes préparaient un lieu de consultation pour nous permettre de travailler à l’abri.

L'un de nous se tenait au centre, à côté du lit pour examiner tous les enfants, tandis qu'un autre faisait le secrétariat. Manivanh notre infirmière aidait puis, à la fin de la consultation donnait à chaque enfant une brosse à dents, du dentifrice et une casquette. C’était le circuit court, avec essentiellement du dépistage. Les enfants se sont spontanément mis en rang, les garçons d’abord, les filles ensuite, face à l’entrée.

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Nous avions établi un circuit plus long pour les patients qui souhaitaient voir le médecin. Dès que Deng avait traduit les motifs de consultation, le patient allait s’allonger sur le lit dans une zone calme où il n’y avait pas de passage, puis revenait s’asseoir après l'examen à côté de Deng pendant que je préparais les médicaments. Pendant ce temps, Deng questionnait le patient suivant. Nous avons commencé les consultations à l’arrivée du chef de village. Il fut le premier patient. Nous avons travaillé sans relâche jusque vers 13h30, puis avons pris un court moment pour le pique-nique, mais les patients attendaient à l’entrée de la pièce et nous n’avons donc pas pris trop de temps. Il y avait affluence.

J’ai vu 56 patients entre 11h30 et 16h. Les pathologies retrouvées étaient celles que nous avions vues au dispensaire.

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Nous étions arrivés par temps sec. Il y a eu une forte pluie vers midi. Les patients qui attendaient dehors ne se sont pas découragés et sont allés s’installer sous un auvent, à quelques mètres de là. Le chauffeur du tuk-tuk était pressé de repartir, car il craignait une route glissante. A 16h30, tous les patients qui s’étaient présentés avaient été examinés et traités. Des lunettes ont aussi été remises à ceux qui en avaient besoin. Les dernières casquettes distribuées, nous sommes repartis, accompagnés par les " au revoir " des villageois.

Une belle découverte du mode de vie dans ce village.

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25 juin 2013

Oh Maman, encore des bonbons!

Voici madame VANMANI, 30 ans.

Elle est vendeuse dans un bazar de la rue principale de Pakbeng.
Aujourd'hui, elle vient montrer son fils unique WOUIMI, 5 ans et demi, au dispensaire.

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- Pourquoi êtes-vous venue au dispensaire ?
- Pour montrer les dents toutes noires de mon fils. J'habite à Pakbeng et tout le monde sait dans le village, depuis quelques années, qu'il y a un médecin et un dentiste. C'est le seul du village. Quand on a un problème avec les dents, on vient dans le dispensaire français. Il y a bien des dentistes à Oudomxai, le chef-lieu du district, mais c'est à plus de 50 km.
- Comment s'est passée la consultation de votre enfant ?
- Très bien. Je suis contente. Je pensais que le dentiste allait lui retirer toutes ses dents noires et j'en étais malade parce que Wouimi est encore très jeune.

- Pensez-vous que le dispensaire est utile et important pour le village et ses environs ?
- Nous sommes tous contents des docteurs. Nous avons confiance en eux, et c'est gratuit. Merci d'avoir choisi de venir chez nous.

Diagnostic du dentiste :
Beaucoup de dents (toutes sont des dents de lait) sont atteintes de caries multiples causées par un excès de sucreries et de bonbons. Mais comme aucune n'est sensible ni douloureuse, il a conseillé de prendre des comprimés de fluor qu'il avait heureusement apportés avec lui, et de se brosser les dents 3 fois par jour. Il a donné une brosse à dents et un bon dentifrice. Il a surtout conseillé de ne plus manger toutes ces sucreries importées qui font des ravages chez les enfants de la région.
Comme le dentiste a dit cela et n'a rien fait, la maman a du penser que c'était un excellent dentiste.

25 juin 2013

Echos de Chinguetti (été 2013)

Vague de Chaleur

En Mauritanie, plus de 25 personnes sont mortes de coups de chaleur, de déshydratation ou de maux provoqués par la chaleur. Pour la première fois depuis 50 ans la Mauritanie enregistre des températures caniculaires qui dépassent 50°.

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La Mauritanie est sous une vague de chaleur de forte intensité, le temps y est dominé par la présence d'une dépression thermique favorisant des hausses des températures.  

Selon les médecins, les cas parvenus aux structures sanitaires présentaient des symptômes tels que fièvre, difficultés respiratoires, céphalées aigues et une altération de l’état général.

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Par ailleurs...

Fuyant la guerre et les conflits ethniques, ils sont 74 000 Maliens réfugiés en plein désert mauritanien. Pour eux, l’eau manque et la mortalité infantile dépasse le seuil d’urgence. Dans le camp de Mbéra, d’après Médecins sans frontières (MSF), “l’aide humanitaire déployée est insuffisante”.

 

15 février 2013

Echos de Chinguetti (janvier 2013)

Impact du climat

Une vague de froid a sévi en Mauritanie en décembre dernier, réveillant les infections ORL et pulmonaires chez les plus démunis et ceux vivant dans des habitations précaires, faute de vêtements chauds.

Cependant, les conditions pluviométriques ont été relativement bonnes dans presque toutes les régions de la Mauritanie en 2012. Les agriculteurs caressent donc l’espoir d’une bonne récolte. Ils ne peuvent cependant produire qu’une quantité maximale équivalente à cinq mois de besoins en céréales, même lors d’une bonne année, et la production de la plupart des petits agriculteurs est beaucoup plus modeste. Par ailleurs, nombre d’entre eux commencent l’année 2013 avec les dettes qu’ils ont accumulées après plusieurs décennies de crises cycliques. On estime qu’un tiers de la population de la Mauritanie 700 000 personnes – a souffert de la faim en 2012 (certaines études avancent un chiffre encore plus élevé et estiment qu’ils étaient près d’un million).

Malgré les constraintes logistiques liées aux tensions géo-politiques, nous continuons à faire parvenir des cantines de médicaments qui sont distribués gratuitement à Chinguetti par nos infirmers locaux. Aidez-nous à poursuivre cette action!

POUR FAIRE UN DON : http://medecinsdechinguettipakbeng.fr/

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15 février 2013

La vie à Pakbeng (hiver 2012/2013)

Nos médecins missionnés partagent leur expérience.

« 344 patients ont été vus sur 11 jours, dont 50 dans le village de Ban Done Cheng, soit une moyenne quotidienne de 31 patients au dispensaire. Les matinées sont souvent chargées avec une vingtaine de patients vus jusqu’à 12h30 puis l’après midi est plus calme et on travaille rarement au-delà de 17h30. Une nouvelle dimension a pu être mise à jour grâce à la présence d’un accompagnant travaillant dans un centre médico-psycho pédagogique : l’aspect psychologique est une notion incontournable qui nous permet de mieux comprendre et donc de mieux soigner nos patients. »

« Il y a eu pas mal de pannes d'électricité et des coupures d'eau. Un jour, 7 heures sans électricité. Heureusement, ce jour-là nous étions au village de Kokka où nous avons pas mal travaillé. [...] Nous avons reçu 3 jours avant notre départ 14 grosses malles de médicaments. Cela tombait bien, nous étions au dernier comprimé de Paracétamol ! [...] J'ai le sentiment que les bouches s'améliorent grâce à nos passages. Les patients reviennent pour faire d'autres soins, demandent des prothèses. C'est très positif ! »

« Les dons de 90 dollars faits par 2 touristes ayant eu besoin de soins, nous ont permis de louer un speed boat pour nous rendre au dispensaire de Kokka, un village khamu, et d'y faire 44 consultations. »

« Petit garçon d'un an très fatigué, il s'agit d'une malnutrition majeure (4,8 kg, 57 cm). Il a de la fièvre et une diarrhée chronique depuis l'âge de 3 ou 4 mois lorsque sa mère a débuté l'allaitement au biberon. Il a été hospitalisé plusieurs fois à Udomxay sans résultat. Après un traitement anti-infectieux, des vitamines et du fer, nous avons revu l'enfant qui allait bien mieux et n'arrêtait pas de téter son biberon. [...] Nous avons été très intéressés par cette mission, et avons eu le sentiment d'être utiles. Nous remercions donc l'association avec tous les membres actifs qui la font fonctionner.»

 

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15 février 2013

Six dents et une paire de lunettes

Lui, c'est LA THIOU, 57 ans.
Elle, c'est MI, 55 ans.

Couple Hmong small

Ils ont 9 enfants et sont paysans, cultivent leurs terre et élèvent poules, coqs, cochons. Habitent un petit village de Kouxai dans la montagne, à 5h de marche de Pakbeng. Ils sont venus à pied au dispensaire. Ils sont venus consulter le médecin et le dentiste et voir si on pouvait leur donner des lunettes.

La Thiou demande au dentiste s'il peut lui donner ses lunettes. Il repart avec une autre paire, un peu déçu quand même. Sa femme a elle aussi trouvé une paire qui lui convient. Elle est ravie, elle va pouvoir refaire de la couture, après 5 ans. Ces lunettes nous ont été données par des opticiens qui collectent celles dont les patients n'ont plus besoin.

  • Où alliez-vous vous faire soigner avant de venir au dispensaire?
  • Nulle part.
  • Comment s'est passé votre passage sur le fauteuil du dentiste ?
  • Le dentiste m'a retiré 6 dents aujourd'hui . Il a l'air de bien connaître son travail, il a beaucoup de matériel. Je reviendrai la semaine prochaine pour qu'il continue.
  • Cela vous a fait mal ?
  • Pas du tout, avec ses piqûres, c'est bien ... Il aurait pu me retirer d'autres dents.
  • Madame vous avez une dent en or sur le devant ?
  • Oui, la dent était bonne mais chez les Hmongs, les jeunes filles se font souvent faire une dent en or sur le devant. La fille est plus jolie après et chez nous cela veut dire que c'est un "beau parti".
  • Monsieur, qu'en pensez-vous ?
  • On se connaît depuis tout petit. Mon père et son père ont voulu que je l'épouse.
  • Ce dispensaire est-il important pour vous?
  • Oui, nous allons dire à d'autres gens du village de venir. Ma femme est toute heureuse de pouvoir coudre à nouveau avec ses lunettes.
  • Que diriez-vous aux personnes qui nous aident à faire vivre le dispensaire?
  • Il faut qu'ils donnent beaucoup d'argent et beaucoup de lunettes !
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